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Journaux de bord 2019

Skipper:Yann

Guide Laura

Équipiers : Catherine, Isabelle et Pierre

 

Samedi 31 août

L'équipage fait connaissance devant un café à Pin Rolland. Yann nous annonce que la météo mitigée compliquera notre mission et que nous devrons jouer avec les changements de vent et les conditions de houle durant la semaine. Après la visite d'Alcyon et l'exposé des consignes de sécurité, nous appareillons pour notre premier mouillage à la plage du Langoustier. Après un premier dîner commun, c'est en toute discrétion que les préposés à la vaisselle se singularisent en perdant dans l'eau obscure non pas quelques couverts, mais le grand seau.

 

Dimanche 01 septembre

Le lever et la récupération du seau égaré la veille rapidement effectuée par faible profondeur, nous mettons cap à l'est , pour fuir le Mistral en longeant la côte nord des trois Îles d'Or. Laura nous explique les protocoles d'observation et nous profitons des conditions de navigation pour entamer un protocole de Niveau 3 Expert qui nous permet de signaler l'envol d'un exocet en vue de la Pointe du Titan. Au fur et à mesure que la côte s'éloigne, la fébrilité s'installe pour chacun des secteurs de 60°. L'école de la patience commence, à l’affût du moindre froissement de cet immense plan désert, ridée et bleu. Les macro-déchets et les oiseaux de mer nous rassurent sur nos capacités de vigilance.

C'est Yann qui aperçut le premier groupe de Stenella, avant que Laura nous fasse profiter avec l'hydrophone de leur « morse ». L’hydrophone nous permet également de détecter la présence éventuelle d'autres odontocètes. Nous regagnons un littoral désormais rouge avec une nuit dans la baie bien protégée de l’Estérel à Agay. Deux gros nuages noirs s'écartent pour nous offrir une nuit paisible.

 

Lundi 2 septembre

Après avoir laissé la balise de la Chrétienne au nord comme il se doit, nous faisons cap au sud-est en menant un transect de ligne de niveau 2 compte tenu de l'état de la mer. La matinée se fait sous voile, avant de pouvoir reprendre le protocole expert au moteur en milieu de journée. Lors de cette journée, nous avons vu un poisson lune, des chasses de thons et plusieurs groupes de Stenella dont le dernier plus enjoué accompagnera quelques minutes Alcyon.

Mouillage sous un décor noirci par les incendies de forêts de l'été dernier au cap Taillat.

 

Mardi 3 septembre

Avec un départ plus matinal que les précédents, nous essayons dans un ciel couvert de profiter du vent faible pour optimiser notre journée et notre niveau d'observation matinal, mais le franchissement du vent d'est et la houle soulevée par le Mistral et la Tramontane des jours précédents ne compenseront pas nos efforts et, lassés par l'amplitude de l'onde, nous reprendrons la route de Porquerolles.

Après le ravitaillement en carburant au port de l'île, Notre Dame nous donnera la protection de sa plage pour une nuit entre les forts des Medes et de l'Alyccatre. Le poulet Tikka de Catherine succédera au couscous désormais célèbre de notre skipper.

 

Mercredi 4 septembre

Yann nous le répète depuis quelques jours, la grande journée de la mission sera mercredi, car enfin les conditions de vent et de houle seront beaucoup plus propices aux observations.

Aussi, il fait encore nuit noire, quand aux chuchotements succèdent les ronflements du moteur qui s'accordent rapidement avec les cliquetis du guindeau. Le soleil à peine levé, nous observons nos premiers groupes de Stenella. Puis, l'observation se poursuit monotone, sans que les heures n'entament notre esprit conquérant, penché à l'avant du bleu Alcyon, rêvant de rencontres delphiques et rorquals. Soudain, à la longue attente succède l'agitation avec des chasses de thons, un poisson-lune, des Stenella, une raie Mobula qui affolent la tablette jusqu'à l'observation de deux rorquals nageant de concert. Un point hydrophone, au lieu de calmer les esprits, pousse encore l'excitation avec un récital de cachalots. Nous observons au long des souffles et dorsales, en approchant nous découvrons des globicéphales, un groupe de six dont un gros mâle. Ils viennent jouer à l'étrave jusqu'au rappel du mâle, puis nous observent de loin en faisant du spyhoping.

Catherine nous donnera quelques minutes plus tard le signal tant attendu : « Souffle ! Il est oblique ! Un cachalot ! » Alors que nous voyons quelques individus sonder, un groupe de 4 cachalots dont deux jeunes restent en surface à quelques mètres d'Alcyon. Moment magique pour l'équipage.

Nous quittons ce groupe pour faire de la photo-ID sur deux autres cachalots qui nagent et sondent de concert. Nous observons encore un autre groupe de deux dont un jeune qui sera laissé seul quelques instants plus tard, après la sonde de sa nourrice. Un autre cachalot nous saluera en fin d'après-midi. Nous rêvions de Risso, mais ce veux lui ne sera pas réalisé, mais qu'importe nous rentrons au Cap Sicié, la tête pleine de merveilleux souvenirs.

 

Jeudi 5 septembre

Après une nuit calme au mouillage, nous reprenons la route pour.... un autre mouillage. En effet, la météo s'est dégradée, le Mistral s'est invité. Nous allons donc à Méjean passer le reste de la journée.

 

Vendredi 6 septembre

Une très courte navigation et nous voilà de retour à Pin Rolland après une magnifique semaine qui, malgré une météo difficile, nous a permis de rencontrer des créatures magnifiques.

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